Physique ♦ Il faut aller plus loin que le premier regard pour connaître et comprendre qui est Ethan. Mais il est vrai qu’au premier abord, il n’est pas spécialement avenant. C’est un des lycans parmi les plus grands et les plus puissants de Beacon Hills. Il mesure environ 1,90m et ne pèse pas loin des 85kgs. S’il n’est pas taillé comme un gladiateur, il n’en est pas moins tout en muscles secs et relativement massifs. Ses grandes mains inspirent en général confiance, mais son air patibulaire inspire crainte. Pour cela, il fait un parfait Alpha. Il a les cheveux coupés relativement courts. Ses cheveux ainsi que sa pilosité sont noirs comme l’ébène. Il a des sourcils épais couvrant une arcade sourcilière prononcée et large. Ses lèvres sont pleines et bien dessinées. Sa mâchoire carrée n’est pas faite pour adoucir le tout. Au quotidien, il a les yeux marron. Ils deviennent rouge sang lorsqu’Ethan se transforme. Il arrive qu’il stoppe la transformation au stade des yeux rougeoyants, rendant son apparence encore plus inquiétante que s’il achevait la transformation.

Dans le cadre de son travail, il porte des chemises, vestes et pantalons à pince, allant du clair au foncé, selon le temps et son humeur. Chez lui et lorsqu’il n’est pas au lycée, il préfère les jeans et t-shirts au costume.

Il ne porte ni tatouage ni piercing.

Personnalité ♦ On dit que l’habit ne fait pas le moine. On dit aussi que les apparences sont trompeuses. Dans le cas d’Ethan, c’est parfois le cas. Le plus souvent non. S’il était un garçon serviable et altruiste ; s’il était un adolescent, un frère et un fils jovial et blagueur, ce n’est plus tout à fait le cas de nos jours. Est-ce dû à sa relation avec une Argent ? A la rupture ? A sa condition de lycan et à la traque inévitable, ou du moins la surveillance dont il fait l’objet ? Nul ne le sait. Une chose est sûre : il semble particulièrement s’amuser de cette situation. Son métier est très important pour lui, mais bien plus qu’une source de revenu, et l’épanouissement qu’il retire à aider des adolescents, être proviseur du lycée de Beacon Hills lui permet d’agrandir sa meute, de former une armée et d’avoir le contrôle de nombreux habitants… Son objectif avec tout cela reste flou et même ses frères et sœurs ignorent où il veut en venir… mis à part Ross, son frère juste après lui, toujours dans la confidence.

Il inspire donc crainte et méfiance autant que confiance. Les hommes se méfient de lui. Les femmes sont attirées. Et les jeunes se mettraient en quatre pour lui faire plaisir, ne pas le décevoir… et surtout ne pas s’attirer sa colère !

Biographie ♦ La première fois que je me suis transformé, j’ignorais ce que j’étais, ce que ma famille était et ce que cela signifiait. J’avais neuf ans lorsque la pleine lune eut son influence sur moi, pour la toute première fois. Il y avait une chance sur deux pour que je sois… normal. Mon père était un lycan, l’Alpha de notre famille. Ma mère était une humaine. Ce soir-là, ils ont débarqué dans la maison, nous enfumant et nous aveuglant comme si nous n’étions que de vulgaires animaux. Personne n’est mort, uniquement grâce aux capacités de diplomatie de ma mère. Les Argent sont repartis en nous promettant de nous avoir à l’œil encore plus souvent à partir de ce moment. Mais ce soir-là vit également un drame étaler le rouge de son sang sur la ville et nos vies. Nous n’étions pas la seule famille de loups-garous de Beacon Hills. Nous étions peut-être les plus « sages ». Ils ont défié les mauvaises personnes. Ils en ont payé de leur vie. Je n’ai jamais su si l’un d’entre eux avait survécu, ni qui de la famille Argent sorti de ce carnage en un seul morceau. Je me suis juré de ne plus jamais me laissé traiter comme une bête sauvage depuis ce temps-là. C’était en 1983.

Mais je vais peut-être trop vite pour vous ? Vous souhaitez sûrement connaître l’histoire de notre famille ? D’où nous venons, qui nous sommes et quel est notre but ? Donnez-moi un instant pour rassembler mes souvenirs…

Un soir de pleine lune, en 1983…
Brûlure dans ma tête…
Douleur…
Douleur dans tout mon corps…
Mes mains me font mal…
Ma mâchoire craque…
Ma vue se trouble…
J’entends chaque bruit…
Chaque bruit est un supplice…

Je suis sous mes couvertures et par la fenêtre, la lune baigne mon lit de sa lueur pâle. Elle me brûle, comme le soleil en plein jour. Je sens mon cœur s’accélérer. J’ai chaud. Trop chaud. Je suis en sueur. Un grognement rauque s’échappe de ma gorge, incontrôlable, puissant. Je prends ma tête entre mes mains et je me griffe avec mes propres ongles. Je sens des poils sur mon visage. Sur mes bras. Sur mon torse. Je n’ai même pas dix ans ! Je panique et je cours en-dehors de ma chambre. Des bras puissants me rattrapent et me soulèvent de terre. Je croise un regard rouge. Des crocs luisent à la lueur de l’astre nocturne. Il me repose,  sort de l’ombre et je le reconnais sous ce visage animal. C’est mon père. C’est Aaron Dickson. Son visage redevient celui que je connais bien et il me sourit de toutes ses dents. Des dents parfaitement alignées. Des dents blanches et parfaitement humaines. Est-ce que je deviens fou ? Je perçois sa voix dans la confusion de mes sens. Il pose une main puissante sur mon épaule et ce contact m’apaise. J’entends son cœur battre, à un rythme lent, régulier, apaisant. Mais j’entends aussi le mien, beaucoup plus chaotique, plus rapide. Et puis un autre. Je perçois un souffle aussi. Léger comme une brise d’automne. Vif comme l’éclair, je bondis… mais les bras puissants me rattrapent. Le sang… l’odeur du sang m’enivre. Je n’ai qu’une idée en tête : je dois trouver d’où vient cette odeur. La voix retentit une fois encore à mes oreilles, pas plus forte qu’un murmure. Je ne discerne pas les mots, mais je comprends l’intention. Je lutte. Je lutte de toutes mes forces pour ne pas y aller. Rester là auprès de mon père. Je lève de nouveau la tête vers lui et il est redevenu la bête que j’ai aperçu tout à l’heure. C’est étrange, mais cette apparence me rassure. Il prend ma main griffue et je sens les siennes sur mes doigts. La chaleur et la douleur sont un supplice, mais je tiens bon, parce que c’est ce qu’il veut, je le sais, je le sens.

Alors elle approche de moi, me souriant aussi, une main sur son ventre rebondi. Ce souffle. Ce sang. C’est elle. Ma mère. Elle passe une main caressante sur ma joue et je ne peux détacher mon regard du sien, bleu comme un ciel d’été.

Je perçois, imperceptible, un léger cliquetis, puis c’est la cohue. Je ne vois plus rien. Je n’arrive plus à respirer correctement. Mon père me pousse derrière lui. La fumée se dissipe et je vois des faisceaux rougeoyants, comme autant de regards menaçants, pointés sur nos poitrines, sur nos têtes. Une voix de femme retentit par-dessus le vacarme. C’est ma mère. Elle négocie pour nos vies. Pour ma vie. Pour notre famille. La peur, la terreur que m’inspire ces hommes et leurs armes de mort, ont raison de moi et de ma nature animale. Mes griffes, mes crocs et mes poils disparaissent comme par magie. Je redeviens un petit garçon de neuf ans, parfaitement normal en apparence. Mon premier réflexe est d’observer ma mère qui parle calmement, désignant tour à tour mon père, moi, et mon petit frère à naître, bien à l’abri encore, dans son ventre. Je ne sais ce qui m’est passé par la tête d’enfant à ce moment-là, mais j’ai été pris d’un élan d’amour pour ce petit être et je me suis précipité sur ma mère pour les enlacer tous les deux de mes petits bras. Est-ce ce geste, cette attitude qui eut raison des chasseurs, et décidèrent de nous laisser en paix ? Ils repartirent, laissant la pagaille qu’ils avaient faite derrière eux et allèrent s’attaquer à une autre famille…

Après la mort de mon père l’année dernière, j’ai reçu en héritage ses responsabilités. Je suis devenu l’Alpha de la famille Dickson. Je ne pensais pas avoir à endosser ce fardeau avant longtemps, mais malgré ses capacités, mon père a succombé à un cancer… ou du moins, c’est ce qu’on m’a fait croire. Ma mère l’a suivi peu de temps après, terrassé par le chagrin, nous laissant seuls, mes frères, ma sœur et moi…

Un soir de pleine lune, dans les années 2000…
Les sens aux aguets, j’écoute, j’observe. Mes lèvres s’étirent en un sourire narquois, laissant entrevoir des crocs proéminents qui brillent sous l’astre lunaire. Soudain, une brindille craque à quelques mètres. Je saute et me réceptionne, accroupi, sur la branche d’un chêne au-dessus de moi. Ross apparaît, bondissant d’un fourré, pensant qu’il me surprendrait. La tête levée vers le ciel, je laisse échapper un rire. Après un instant de surprise, son rire d’adolescent se mêle au mien. Mon frère et moi, malgré la dizaine d’années qui nous sépare, sommes aussi proches que deux frères peuvent l’être. Je le vois se retourner vivement, comme s’il avait entendu quelque chose. Regardant dans la même direction, j’entends aussi. Un pouls puissant, calme et régulier. Un pouls que nous connaissons bien. En réalité, ce sont deux pouls mélangés qui se renforcent l’un l’autre. Ilona et Ali, à peine plus jeunes que Ross, apparaissent d’un pas calme, à l’unisson, en parfaite harmonie, sous la pleine lune dans la clairière où nous nous retrouvons chaque mois. Je saute lestement de ma branche pour me réceptionner dans la terre battue à nos pieds, et donne l’accolade à Ross, puis nous faisons face à nous jumeaux de frangins. Le même sourire taquin se dessine sur nos lèvres, à tous les quatre. C’est alors que la course commence…

Ross et Ali sont rentrés ensemble, tandis qu’Ilona m’a demandé de rester avec elle encore un peu. Je vois bien dans son regard. J’entends son pouls qui s’est accéléré. Quelque chose la tracasse. A son odeur qui change imperceptiblement, à la sueur qui perle à ses tempes, à sa respiration légèrement saccadée, je commence à comprendre. Elle en pince pour un garçon. Je me retiens de sourire. Si notre père l’apprenait, il rentrerait dans une rage folle et il enfermerait Ilona à la cave pour le mois à venir. Seulement, je suis loin de me douter ce qu’elle veut m’annoncer…

Elle n’a que quinze ans, et je vois déjà sa vie se terminer. C’est comme si elle était déjà morte, en sursis pour le bûcher ou le billot.

-Un Argent !?! Lori Argent ?!? Tu as perdu la tête !!!

Je sens déjà la colère m’envahir. Mais je sais que je n’ai pas le droit de la juger, au regard de ma propre expérience, de mes propres erreurs…

Le mariage de ma sœur a peut-être contribué à la mort de mon père. Mais il a sûrement contribué aussi à la paix relative dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Les Argent savaient qui nous étions, qui était Ilona. Nous savions qui était Lori et de quelle famille il venait. Pour avoir été avec sa sœur lorsque nous étions au lycée, je savais dans quoi s’embarquer ma frangine ! Mais regardez-nous aujourd’hui, (perso mimi) et moi ! Incapable de se parler sans s’insulter. Incapable de se regarder sans rougir de honte ou de colère. Incapable d’être dans la même pièce sans que des reproches soient formulés, d’un parti ou de l’autre. Les Argent n’ont toujours pas accepté que j’obtienne le poste de proviseur, et s’ils savaient ce à quoi ce poste me sert désormais, ils l’accepteraient encore moins…

Je ne suis pas l’homme, ou le lycan, que mes parents espéraient que je devienne. Je ne suis certes pas un meurtrier sanguinaire et la violence me répugne d’ailleurs assez. Mais j’ai mes objectifs, mes plans. Je ne me laisserais plus jamais traiter comme un animal, c’est une promesse que je me suis faite il y a longtemps et je l’ai toujours respecté. Les chasseurs accepteront que tous les lycans ne sont pas des criminels en puissance et nous laisseront en paix… ou ils auront la guerre.